une interview-découverte de Jérôme Pesqué
(qui a choisi tous les mots)
âne
biologie
Callas
Diva (Mamma de la diva)
éloge (le plus touchant)
Fleuve (le film)
Une très jolie expérience que la musique des Caprices d'un Fleuve de Bernard Giraudeau, et une belle rencontre avec le compositeur René-Marc Bini. Je rêve de retravailler avec lui.
Gluck
Orphée bien sûr, que j'ai chanté une fois dans le Pacifique, mais surtout le disque Gluck de Cecilia Bartoli : quelle merveille, quelle artiste. C'est simple, quand j'ai un élève qui butte sur un récitatif, je lui fais écouter un des récits de ce disque. Ça vaut tant de leçons !
Haendel
C'est mon pain quotidien ! et c'est du pain "di qualità" !
internationale (carrière)
Beaucoup en Espagne, ou j'enseigne deux à trois fois par an, en plus des concerts, beaucoup en Hollande, entre autres avec l'ensemble "La Primavera" et puis l'Allemagne, l'Italie, la Belgique... que dire sinon que voyager c'est épuisant et merveilleux ? Ah, et puis Saint-Petersbourg, et le Bolchoï à Moscou, grâce à l'immense et inoubliable Elena Obraztsova, qui m'a permis de côtoyer Renata Scotto, Ileana Cotrubas, Joan Sutherland, et bien d'autres superstars... Quelle chance !
Japon
Un Orfeo de Monteverdi où j'ai chanté Speranza... dans une meeeerveilleuse robe à col claudine en satin doré !! Le Japon, c'est heureusement autre chose. Je suppose que je serais moins dépaysé dans une tribu primitive dans la forêt amazonienne. Et ils ont un art des jardins stupéfiant.
Lycée (d'Orthez)
Ma première année d'enseignement de bio : c'était déjà du théâtre, être devant une classe. Quel beau et dur métier ! Comme chanteur, tiens !
Monteverdi
Quand on n’entre pas dans le débat "prima la musica o prima le parole" comme moi en affirmant unilatéralement : "prima le parole", et qu'on fait de la musique à cause du choc théâtral de miss Callas, la rencontre avec Monteverdi est évidente... et Ottone dans le Couronnement de Poppée un des rôles les plus intéressants du répertoire.
Nothomb
Voilà, c'est une passion plus "privée". Qu'oserais-je écrire sur un espace si public ? Que c'est un être fabuleux, une intelligence écrasante, une générosité sans bornes (elle donne tant d'elle-même, c'est la Callas de la littérature). Qu'enfin j'ai rarement ressenti en lisant une oeuvre une telle connivence avec son auteur. Ce qui vous fait penser : je voudrais être elle ! je le suis peut-être déjà !! En tout cas, je voudrais avoir sa force, sa hauteur d'âme. Amélie, je vous aiiiiiiiiiiiiiiime ! Et ceux qui voient ces lignes, lisez, relisez, rerelisez Hygiène de l'Assassin . C'est inouï.
Opérette
Maître Flor a peut-être été mon plus beau rôle avant l’Orlando de Porpora, ce n'est pas l'alto dans la Saint Matthieu, bien sûr, mais quel cadeau musical et théâtral que m'ont fait le compositeur Oscar Strasnoy et le metteur en scène Christian Gangneron avec cette création de la dernière pièce de Witold Gombrowicz. Un rôle idéal : du beau chant, du texte, et un personnage qui évolue beaucoup, bringuebalé par le flot de l'Histoire...
Petibon
Que de femmes, et pas des moindres, dans ma vie ! Patricia, c'est une histoire qui a commencé à l'entrée au CNSM chez Rachel Yakar, et qui ne s'est jamais arrêtée. C'est ma "duettiste" préférée, c'est surtout une artiste intègre, polémique (une artiste, quoi !), d'un professionnalisme profond, et en même temps pas du tout conventionnelle. Elle est capable de folies pures, et comme Amélie ou Maria, elle est d'une générosité absolue avec son public. Et ça, les gens, ils le savent bien, et l'en remercieront toujours. On n'est pas là pour se protéger, mais pour se mettre en danger. Et quelle voix !
Répertoire contemporain
C'est infini, c'est chaque fois un monde à découvrir, c'est une grande part de notre vrai répertoire, ça va de la détestation à l'extase. En tout cas, je suis heureux de constater que les jeunes compositeurs comprennent qu'on ne peut pratiquer un art sans public. L'art existe au moment où il transite par les sens d'un auditeur ou d'un spectateur. Sinon, c'est du papier, ou des décibels.
Sade
Teresa, de Marius Constant et Pierre Bourgeade, la rencontre du Marquis de Sade et de Sainte Thérèse d'Avila. Ça, c'est une histoire ! Moi, je jouais un cheval philosophe.
travail (méthode de)
J'en manque. Mais je dirais d'abord le texte (traduire bien sûr, déclamer la phrase), faire des allers-retours entre le microdétail et la globalité d'une oeuvre, laisser parler l'instinct franchement, et à d'autres moments réfléchir beaucoup ; et puis enseigner, car quand on doit transmettre, on se pose les vraies questions sur l'exercice de notre art, et on est obligé d'esquisser des réponses...
Vivaldi
La jouissance, un des plus grands, peut-être le plus grand avec Bach ?
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